L’Unité pour adultes et adolescents autistes Saint-Florentin, à Bonneval, mise sur le « téléstaff » pour améliorer le suivi de ses patients hébergés dans les structures médico-sociales du territoire. Un gain de temps médical qui fluidifie les échanges entre les acteurs du soin.

En quelques clics, le psychiatre Jean-Pierre Gobbi se connecte avec les infirmiers et éducateurs du foyer de vie Gérard-Vivien, à Courville. Ensemble, durant près d’une heure, ils discutent du protocole de suivi d’un jeune adulte autiste. Depuis quelques mois, ces réunions à distance – on parle de téléstaff – se généralisent à l’Unité pour adultes et adolescents autistes Saint-Florentin, au centre hospitalier spécialisé Henry Ey de Bonneval (Eure-et-Loir). « Nous proposons des soins et un accompagnement adapté aux personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme et de comorbidités associées : épilepsie, troubles gastro-intestinaux, troubles psychiatriques, etc. », détaille le docteur Gobbi. Cette structure rare en France compte vingt lits pour des séjours moyens de trois semaines.

Mais que se passe-t-il une fois que les patients rentrent dans leur foyer d’accueil ? Comment assurer la continuité de la prise en charge et être certain que les équipes ont bien appréhendé le protocole de soin ? « Elles ont parfois besoin de conseils, d’explication sur le protocole, concède le psychiatre. Nous nous déplaçons autant que possible pour visiter les établissements et se représenter le cadre de vie des personnes. Mais nous ne pouvons pas faire deux heures de route chaque fois qu’on nous réclame ».

Les personnels s’approprient les outils

La télémédecine et en particulier le téléstaff prennent ici tout leur sens. « Une grande partie des suivis sont dorénavant organisés à distance entre les professionnels de l’USF et ceux des structures d’hébergement. L’usage de la télémédecine a permis d’introduire une nouvelle modalité de suivi des usagers », analyse Jean-Pierre Gobbi. Un gain de temps médical, mais pas seulement.
Le médecin était souvent seul à se déplacer, il consulte désormais avec son équipe à ses côtés lors de la visioconférence.

Si la crise sanitaire a aggravé les troubles chez des patients et les besoins de soutien des équipes médico-sociales, elle a également booster les investissements en santé numérique. L’unité a bénéficié du soutien financier (18 000€) et humain (accompagnement par un référent) de l’ARS Centre-Val de Loire. « Les organisations, les processus, les outils vont perdurer voire s'amplifier car les personnels se les sont appropriés », anticipe Jean-Pierre Gobbi.

Ce n’est donc pas un hasard si la télémédecine se déploie dans plusieurs services.
La téléconsultation est ainsi utilisée dans l'unité d'addictologie, où une consultation sur deux se fait en téléconsultation pour les patients du centre pénitentiaire départemental. D'autres projets sont à l'étude, comme « Garder le lien » au service spécialisé dans les troubles des conduites alimentaires, pour continuer des consultations sécurisées à distance avec des patients qui changent de région.

En savoir plus : www.ch-henriey.fr