L’association Handi’Chiens a déjà formé trois chiens d’accompagnement social à la détection du Covid-19. Cette nouvelle compétence, qu’elle compte développer, doit permettre à des établissements médico-sociaux de dépister plus facilement le coronavirus et réagir plus rapidement.

Créée en 1989, l’association Handi’Chiens éduque et remet gratuitement des chiens d’assistance à des personnes en situation de handicap et notamment des chiens d’assistance spécialisés dans l’accompagnement social à des établissements médico-sociaux (Ehpad, instituts médico-sociaux…). « Les chiens d’accompagnement social sont remis à un professionnel de santé -médecin, infirmier, psychologue, éducateur spécialisé…- qui les emmènent tous les jours au sein de l’établissement. Ils interviennent tant dans un cadre collectif qu’individuel, par exemple pour de la médiation auprès des résidents d’un Ehpad ou lors d’ateliers », explique Benoit Seewald, directeur du centre de formation Handi’Chiens à Kunheim (Haut-Rhin). C’est pour les établissements que l’association a souhaité développer les compétences des chiens en les formant à la détection du Covid-19. « Cette méthode n’est pas invasive et c’est important pour des personnes fragiles. Nous prélevons de simples échantillons de sueur sur les personnes à l’aide d’une compresse avec leur consentement et, dans une pièce à part, le chien les renifle. Si le résultat est positif, l’animal marque l’arrêt. La personne est ensuite informée par un professionnel de santé de façon confidentielle », détaille Benoit Seewald.

Une formation d’un mois

Trois chiens et trois éducateurs d’Handi’Chiens ont été formés à la détection du Covid à l’Ecole nationale vétérinaire de Maison Alfort (Val-de-Marne) grâce au projet Nosaïs lancé par le Professeur Grandjean, chercheur et vétérinaire. La formation dure quatre semaines et permet aux chiens de reconnaître la protéine Spike du virus lorsqu’ils « snifent » les échantillons de sueur. Un premier chien, Pokaa, a déjà réintégré l’Ehpad de la Roselière à Kunheim. « Sa compétence est impressionnante : nous l’avons testé et Pokaa a reconnu 100 % des prélèvements positifs et négatifs au Covid. Le chien peut également détecter les variants du coronavirus, relate Benoit Seewald. En outre, ce dépistage est bien moins onéreux qu’un test RT-PCR, car il revient à 1 ou 2 euros. » L’objectif de l’association, qui compte 250 chiens en activité dans des établissements sur tout le territoire national, est désormais de dupliquer cette formation. « Cela ouvre la voie à la détection d’autres maladies comme les cancers de la prostate, du côlon, du sein -des études sont menées aux Etats-Unis, voire des maladies neuro-dégénératives comme la maladie de Parkinson, souligne Benoit Seewald. Nous souhaitons développer cette approche, cet apport des chiens participe à la santé publique et pourra permettre de sauver des vies. »