Le 2 juillet, la conférence des directeurs de CHU et l’association « Donner des Elles à la santé » se sont engagées en faveur de l’égalité femmes-hommes dans le monde de la santé. 

Légende visuel : Signature de la convention en faveur de l’égalité femmes-hommes entre Géraldine Pignot, présidente de l’association « Donner des Elles à la santé » (à gauche sur la photo) et Marie-Noëlle Gerain-Breuzard, présidente de la conférence des directeurs généraux de CHRU.

Accès différencié aux postes à responsabilité, comportements sexistes, violences à caractère sexuel, discriminations diverses… Une enquête réalisée en janvier 2020 par IPSOS a révélé une situation difficile dans le monde de la santé, constatée à la fois par les femmes et par les hommes médecins. «Longtemps il y a eu une sorte d’omerta sur un certain nombre de comportements inacceptables, analyse Géraldine Pignot, chirurgienne urologue à Marseille et présidente de l’association « Donner des Elles à la santé ». La prise de conscience se fait progressivement, mais il est certain que nous sommes en retard par rapport à d’autres secteurs économiques ». Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Car si les femmes deviennent de plus en plus nombreuses à endosser la blouse blanche (61% des praticiens de moins de 40 ans sont des femmes), seulement 20% d’entre elles occupent un poste de professeur des universités-praticien-hospitalier, et moins de 16% accèdent à la fonction de chef de service. Les écarts de rémunération restent importants, notamment en fin de carrière. Et les femmes qui arrivent à accéder à des fonctions électives comme doyen ou président de commission médicale d’établissement demeurent encore fortement minoritaires.

Formaliser une démarche commune

Ce diagnostic a encouragé la conférence des directeurs de CHU et l’association à formaliser une démarche commune à travers une convention de partenariat sur trois ans. L’idée ? Réaffirmer l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes, et proposer aux CH et CHU des actions concrètes de sensibilisation et de communication. « On peut envisager de mettre en place un comité femmes-hommes pour veiller à une plus grande égalité entre les sexes en se basant sur des indicateurs prédéfinis (rémunération, niveau de responsabilité, accès aux formations), ou encore de créer une ligne téléphonique ou un email pour pouvoir dénoncer des comportements sexistes au sein d’un établissement. », donne en exemple Géraldine Pignot.

Cette convention nationale actée, il s’agit désormais de nouer des partenariats locaux avec les structures, en s’appuyant sur une charte pour déployer cette démarche d’égalité à l’échelle de chaque établissement. « Le CH de Béziers, ainsi que celui de Metz-Thionville ont signé cette charte, indique la présidente. Le CHU de Tours et celui de Grenoble devraient se lancer dans la démarche prochainement. »

Ces premières signatures augurent certainement une mobilisation plus large à venir et confirme la volonté des établissements à engager des changements culturels et sociétaux importants.